• Au moins une fois dans sa vie

    Sauter en parachute, voir le Taj Mahal, rencontrer le dalaï lama, on a tous des rêves, et cette rubrique est destinée à nos rêves gastronomiques

  • Yam'Tcha
    4, rue sauval
    75001 Paris
    Métro : Les Halles (ligne 4), Louvre-Rivoli (ligne 9) et Pont-Neuf (ligne 7)
    Prix : Menu Déjeuner à 60 euros, Menu Dîner à 100 euros (accord mets-thés, ajouter 20 euros, 40 pour un accord mets et vins)

    Yam'Tcha fait partie des restaurants les plus prisés de tout Paris. Ils ont eu l'intelligence de bloquer les réservations au maximum 1 mois avant la date souhaitée. De cette façon, tout le monde peut goûter à la cuisine d'Adeline Grattard du moment qu'il s'y prend au bon moment. La cuisine de la chef se veut donc fortement inspirée de la cuisine chinoise, notamment cantonaise. Il est vrai que les restaurants gastronomiques vont plus vers des influences japonaises, thaïes voire vietnamiennes, mais peu vers la cuisine chinoise, qui, finalement, se marie peu avec la cuisine occidentale. Il n'est donc pas étonnant que ce restaurant rencontre le succès qu'il a aujourd'hui, le concept est intéressant.

    Yam'Tcha

     

    Yam'Tcha

    Yam'Tcha

    Yam'Tcha

    Yam'Tcha

    Yam'Tcha

    Verdict ?

    Un plat conforme à l'attente : 2e photo : Palourdes, choux aigre douce, sésame blanc : un véritable plat gastronomique, tout en finesse, en délicatesse, et vraiment à conotation chinoise.
    Sinon, des plats chinois "classiques"  : brioche chinoise (1re photo), wok de légumes et encornets (3e photo), ou du classique de la cuisine actuelle  : foie gras poêlé, fini à la vapeur, shitake, émulsion de pétoncle (4e photo) très bien cuit, fondant, et se mariait bien avec les Shitake, mais rien de bien chinois, et un canard de challans rôti, coulis d'airelle et radit cuit au bouillon (5e photo), encore très bien fait, et fondant, mais vraiment rien qui rappelle la cuisine cantonaise !

    Le dessert, agrumes de provence, crème glacée au gingembre confit et tuile de sucre, est anecdotique.
    Que peut-on en conclure ?

    Ou bien les plats n'ont rien de spécial, et sont des plats classiques que l'on peut trouver dans beaucoup d'autres restaurants chinois, ou bien ce sont de très bons plats gastronomiques, mais sans identité particulière.

    Le restaurant est loin d'être mauvais, mais loin d'être unique, et surtout ne justifie pas le prix que l'on paye, et la si grande difficulté à y aller !

    Note : 12/20

     

     


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  • Akrame
    19, rue Lauriston
    75116 Paris
    Métro : Boissière, Kleber (ligne 6)
    Prix : 60-90 euros le soir, 35 euros le midi

    Akrame est un chef moderne, de l'école de Gagnaire, dans la veine des David Toutain (son meilleur ami), Sven Chartier, Bertrand Grebaut, et consors.

    Mais dans cette lignée, c'est le seul à avoir une étoile au guide michelin.
    Pour l'instant, rares sont les tables modernes, et jeunes, dans ce registre, qui ont fait leur entrée dans le célèbre et bien classique guide rouge.

    Comme pour beaucoup de restaurants de cette veine, menu surprise, avec la bonne idée des vins en accord avec chaque plat.

    Akrame, un surdoué ?

    Oeuf mimosa, version 2012,

    Un peu pompeux comme titre, mais la promesse est là. Un véritable revisité, mais sans que l'essentiel ne soit oublié, à savoir assaisonnement, cuisson et texture.  C'est donc réussi, et déjà prometteur, sans que cela ne soit d'une virtuosité unique

    Akrame, un surdoué ?

    Choux-Fleur d'oranger

    Joli jeu de mot. C'est encore une fois bien conforme à la description, bien executé, mais pas très innovant en terme de saveur.

    Akrame, un surdoué ?

    L'huître, écume d'encre de seiche et son sorbet d'huître.

    Et je n'aime pas les huîtres... C'est ma faute, de ne pas l'avoir dis au début du repas. J'ai tout de même mangé, car je déteste ne pas finir mon assiette. C'était très iodé, logiquement, avis aux amateurs, car c'était parfait dans son genre, à tel point que le goût m'en est resté jusqu'au dessert, enfin bon, mea culpa.

    Akrame, un surdoué ?

    Langoustine 8/10, consommé de céleri, crevettes grises et vermicelles

    Hum, voilà un plat novateur, bien exécuté et dans la bonne veine ! Langoustine fondante, consommé savoureux, complexe et fin, c'est bien la cuisine que l'on attend ici !

    Akrame, un surdoué ?

    Sandre de Loire, haricots ramassés mains, poire au beurre noisette

    Argh, nous étions bien sur la bonne voie de la cuisine épurée, moderne, avec cette composition, malheureusement, la cuisson du poisson ne suit pas. En sous-cuisson, et donc cru à coeur. Le chef a bien compris qu'un poisson trop cuit, ce n'est pas bon, mais pas assez cuit, ça ruine vraiment le plat ! Dommage...

    Akrame, un surdoué ?

     

    Akrame, un surdoué ?

    Veau Black Angus prime, émulsion de pomme de terre

    On met en avant le veau dans le titre, et également dans l'assiette. Tout en simplicité, mais la qualité du veau est là, ainsi que sa cuisson. On revient donc à l'essentiel, et là, le chef excelle, merci pour la tendreté de cette viande, ainsi que sa saveur qui se mélange très bien au reste de l'assiette... L'émulsion est bonne, est en fait une sorte de purée très aérienne, donc très agréable.

    Akrame, un surdoué ?

    Akrame, un surdoué ?

    Akrame, un surdoué ?

    Dans l'ordre :

    Gelée concombre, vanille, sorbet de chocolat blanc,
    C'est frais, c'est sucré, mais pas trop, c'est original, donc c'est bon !

    Terre de fromage blanc, réglisse,
    On reste dans l'équilibre et le dessert léger, et ici, ça fonctionne encore.

    Chocolat crémeux et compression kumquat,
    On revient à quelque chose de plus classique, très maîtrisé, que ce soit en terme de texture ou de saveur.

    Au final, on se rend compte en venant ici que l'on a à faire à un futur grand chef. Mais futur seulement.
    Dans la fougue de la jeunesse, l'audace ne paye pas toujours, même si les classiques sont maitrisés, on peut aisément le dire, il y a parfois des erreurs, plus des ratés, ai-je envie de dire.
    Pourtant, son envie d'aller de l'avant, de créer, tête baissée des nouvelles saveurs force le respect. Car les plats classiques et "faciles" sont parfaitement executés par le chef, mais il veut aller plus loin, et innover, je prédis de grands plats signatres. De plus, il est réellement présent dans son restaurant, ainsi qu'en salle. On admire donc sa volonté à se concentrer sur la cuisine, ce qui n'est pas forcément évident, de nos jours !

    Et il faut saluer le sommelier, un personnage unique en son genre, dans la même jeunesse et fougue que le chef (enfin, peut être plus). Qui a un réel talent pour sublimer chaque plat, et qui va dénicher de sublimes petites appellations, ce que l'on attend, finalement de la part d'un sommelier. (ex : un sublime Chinon "Rochette" 2010, méconnaissable pour un Chinon)

    On partait sur un 16/20, allons sur 17/20 grâce à ce magnifique sommelier !

     


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  • Le 39 V
    39, avenue Georges V
    75008 Paris
    Métro Georges V (ligne 1)
    Prix : Menu Déjeuner : 49,50 euros
            Au dîner : Menu à 95 euros, carte : 100-150 euros

    On continue sur notre lancée de restaurants étoilés. Celui-ci fait parti des récents étoilés de Paris. L'entrée se fait par le rez de chaussée de l'immeuble, puis vous prenez un ascenseur jusqu'à la salle du restaurant. Le cadre est très zen, épuré, aérien, pour coller avec l'altitude, sans doute. On pourrait redouter un genre de restaurant qui brillerait par son ambiance, son décor, et son concept, en offrant une cuisine plutôt bien faite, plutôt bonne mais pas transcendante, comme au Baudelaire. Voyons...

    Oeuf gros fermier à la fiorentine, jus truffé.

    Comme le cadre, on a une entrée aérienne, simple, et qui s'avère être goûteuse, complexe, parfaitement dosée. On commence donc très bien ce repas avec cette composition. Pourtant ce n'est pas simple de faire une émulsion qui a du goût.

    Le 39 V

    Agneau fermier farci aux herbes, garniture d'une basquaise, tomates, oignons, poivrons.

    C'est aussi beau que bon. On a une sorte de mille feuilles de légumes, fondants, juteux, un vrai délice, ainsi qu'une viande parfaitement tendre, juteuse. La farce apporte du goût et donne de la dimension au plat. Encore un sans faute.

    Mention particulière pour un autre plat, le lieu jaune, avec lequel étaient servies des betteraves, parmi les meilleures que j'ai mangées dans ma vie, certainement digne de celles d'Alain Passard...

    Le 39 V

    Le 39 V

    Sablé breton aux quetsches, glace banylus / verveine.

    Hum, que dire... Le sablé est croustillant, légèrement salé. Les quetsches ne sont pas trop sucrées, ouf ! La glace est parfumée, et contrebalance très bien le sucré du sablé. Encore un sans faute.

    Tout était-il donc parfait ?

    Mon ressenti c'est ce que le chef a du niveau, et n'a pas volé son étoile. Il ne s'agit pas de la cuisine la plus inventive du monde, mais on sort déjà des classiques de la cuisine française, et vraiment tout était bon. C'est ce qu'on attend d'un tel restaurant, avec un tel cadre. On peut comprendre qu'on ne goûte pas à une cuisine aussi rock-n-roll que dans certains bistrots, cités plus bas. Mais on sort content et satisfait d'un tel moment. Au final, on a le Baudelaire : élève moyen, le 39 V : bon élève, mais pas non plus premier de la classe !

    Note : 16/20


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  • Le Baudelaire
    8, rue Duphot
    Métro Concorde (lignes 1, 8 et 12)
    Prix : Menus à 54 euros le midi, 145 euros le soir

    En se demandant quelles sont les règles pour devenir un restaurant gastronomique étoilé, on finit par trouver, rien qu'en regardant certains restos. C'est en entrant dans celui-ci que je vois que certains ont tout compris. Accueil bienveillant, décor très "palace", une dame qui joue du piano à queue. Mais, ont-ils compris ce que cuisine étoilée voulait dire ?

    Le Baudelaire

    On commence par de la chair de tourteaux à la truffe d'automne, purée de choux-fleur, oseille sauvage, beurre noisette.

    L'intitulé du plat donne envie.

    Pourtant le résultat est plutôt fade. La truffe est très insignifiante, la purée de choux-fleur manque d'assaisonnement, tout comme le tourteau. Mais bon, les ingrédients sont de qualité (sauf la truffe), et les associations fonctionnent bien. Il ne manque que la qualité de la truffe et les assaisonnements.

    Le Baudelaire

    Vous aurez ensuite droit à un Turbot cuit à la nacre, courge butternut, chataignes, champignons sauvages

    Fort heureusement, le turbot était très bien cuit. L'essentiel est assuré. Mais le côté sucré des chataignes et de la courge donne encore plus d'intérêt à ce plat, qui s'avère fort sympathique, sans pour autant provoquer la surprise.

    Le Baudelaire

    On finit par une tarte chocolat grand cru d'équateur.

    A la fois goûtue et élégante, cette tarte au chocolat ne nous décevra pas, mais ne nous surprendra pas non plus.

     

    Vous l'aurez compris, le Baudelaire a saisit comment gagner une étoile. Etre sérieux, propre, beau, soigner les intitulés. Mais il manque ce grain de folie que l'on retrouve dans beaucoup de chefs, étoilés ou non. A faire comme il faut, on n'oublie que le but est de faire bon. Mais le niveau est tout de même là, et l'on passe un bon moment dans ce lieu chic et zen.

    Note : 12/20

     


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  • Quelle est la carte d'accès aux palaces parmi l'élite ? On peut certes aller dîner dans ce genre d'endroit, mais alors, il faut compter quelques centaines d'euros. Sinon, il y a le bar. Pour en moyenne une vingtaine d'euros, vous pourrez prendre un verre et vous sentir comme un roi, au prix d'un repas chez hippopotamus. Mais ce n'est pas seulement le décor qui justifie le prix. Chez Apicius, le barman a une grande renommée, notamment en matière de l'art de faire des cocktails, mais pas seulement. Le principe ? Pas de carte. Vous venez, on vous offre quelques amuses bouches, puis vous vous laissez guider par le barman, qui vous proposera ce qu'il vous plaira, comme un cocktail sur mesure, selon vos envies du moment

    Bar du restaurant Apicius

    Le barman en action. La salle n'est pas très grande, ce qui n'est pas pour nous déplaire. L'idée est d'avoir une relation privilégiée avec le barman ce qui ne serait pas possible si vous dépassiez les 20 places assises.

    Bar du restaurant Apicius

    Petits amuses bouches: mini croque-monsieur, pain aux olives, composition autour du gingembre, et le dernier que je n'ai pas eu l'occasion de goûter. Sympathiques, bien exécutés, et offerts. C'est rare !

     

    Bar du restaurant Apicius

    Basilic Thaï, citron vert frais, liqueur de citron vert épicé de barbade, Gin (19 euros)

    Création très fraîche, parfumée, exotique. Le Barman est une bible, connaît par coeur ses produits, et cela nous fait plaisir. L'art du cocktail prend tout son sens.

    Pourtant, c'est la découverte d'un whisky, le port charlotte PC8 qui m'a marqué lors de la visite de ce bar. Il s'agit d'un whisky très tourbé (fumé) de l'ile d'islay. Il a été produit à petite échelle, et les bouteilles se font très rare, la distillerie ayant fermé à cause de la crise. Son goût très tourbé, légèrement iodé et sa brutalité font la puissance de ce whisky d'exception. Mais l'exception a un prix : 26 euros le verre.

    Autant s'acheter la bouteille, 80 euros sur un site hollandais, ce que je fis, sans regrets...

    Bar du restaurant Apicius

    On ne regrette donc pas ce voyage au coeur du luxe, non pas pour le décor, ou pour l'impression d'être un privilégié (enfin, certains apprécieront), mais pour la découverte de produits, et pour voir en action un des meilleurs barmans de France. Pour être honnête, je ne suis pas un fan inconditionnel des cocktails, aussi bons soient-ils, mais la description des produits utilisés et la logique des cocktails expliquée justifie le prix payé. A faire si vous avez quelque chose à fêter.

    Note: 17/20 pour le savoir-faire du barman, sa disponibilité et pour la découverte des whiskys tourbés...


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  • Kei

    Restaurant Kei

    5, rue du coq héron, métro bourse (2) ou louvre rivoli (1)
    Menu déjeuner: 38 euros (4 plats) ou 68 euros (7 plats), le soir: 90 et 110 euros

     

    Kei

    Le restaurant Kei fait parti de cette nouvelle vague nippone de table avant tout de haute gastronomie française, mais infuencée par le japon, au regard des origines du chef. C'est un joli mariage de cuisine fusion, avec tout le savoir de la gastronomie française et la précision et la technicité d'un chef japonais. Pas étonnant que cette table soit déjà étoilé en moins d'une année d'ouverture, comme l'est Sola, le passage 53 (doublement), ou leurs pères spirituels: Hiramatsu et le Stella Marris. Impatient donc de goûter cette table.

    Kei

    Dans le cadre du menu déjeuner à 38 euros, nous avons droit à 4 plats surprise, style menu dégustation. On commence avec une asperge fraîche, sorbet d'asperge, fromâge blanc et compotée d'agrûme.

    Le plat est très frais, bien équilibré. Légèrement sucré, heureusement pas trop. Pas trop de fromâge blanc non plus, et ça nous donne un plat frais, aérien et bien équilibré. On voit déjà le haut niveau du chef

    Kei

    On enchaîne direct avec une grosses asperge de provence, du sel de curry et une mousseline de pamplemousse.

    Assiette très simple, une sorte de gros amuse bouche. Et finalement, il s'agit de cela, d'un amuse bouche. On aime le mélange curry pamplemousse asperge en beignet. Cela nous rappelle des saveurs d'Asie, et le contraste de texture est intéressant. Donc assiette pas transcendante mais sympathique.

    Kei

    Attention, attention, très grand plat.

    Il s'agit d'une assiette de légumes du célèbre producteur Joël Thiebault, avec un petit pavé de saumon fumé, et une sauce au yaourt. On croque dans ce plat comme dans un jardin rempli de légumes, on s'amuse à mélanger la partie du haut avec la partie du milieu, la partie du milieu avec celle du bas, on goûte tout séparément, on marie le tout, et l'on se rend compte que tout peut se mélanger, les combinaisons sont infinies, mais le plat est construit de façon à ce que tous les aliments ne se contredisent pas. On apprécie la qualité haut de gamme des légumes. Il s'agit d'une très grande assiette, et cela montre le niveau déjà haut du chef.

    Kei

    On a là un foie gras mi cuit, accompagné de miso, de faises et de pain d'épice.

    Encore plus un amuse bouche qu'un plat. Le mélange est sympa, l'acidité est plus maîtrisée que lorsqu'on avait goûté le mélange fraise foie gras au passage 53. Le miso et le pain d'épice se contrastent bien. Encore une fois, assiette sympathique, bien maîtrisée, mais sans folie.

    Kei

     

    Oeuf cuît à basse température, petit pois, compoté de chorizo et poivrons.

    Une sorte d'ovni dans ce repas, un plat qu'on croirait tout droit sorti des cuisines d'un chef du sud ouest, tel que Christian Constant ou Alain Dutournier. Le plat est gourmand, bien maîtrisé, l'oeuf est fondant, le jaune est coulant, chaque aliment a du goût et la mariage est réussi, mais on se perd un peu dans l'identité du chef...

    Kei

    Assiette minimaliste, dans le bon sens ?

    Il s'agit d'un St Pierre, d'une crème de poutargue (oeufs de poissons), kumquat, salade et huile d'olive noire.

    Tout d'abord, la cuisson du St Pierre, qui va déterminer le niveau de l'assiette : cuit sur la peau, et bien cuit. Contrairement à certains poissons, il ne supporte pas la sous cuisson, pas possible de le cuire de façon à ce qu'il soit nacré, il faut vraiment qu'il soit pile cuit et pas trop cuit. Ce fut le cas, ce qui nous donne un poisson qui conserve toute sa saveur, mais qui reste à la fois tendre, sans être trop ferme. Le mariage kumquat, poutargue se contrebalance bien, la salade et l'huile d'olive noire, sans trop d'intérêt.

    Kei

    Pièce de veau rôtie, jus de veau, purée de petit pois et radis.

    Alors, on a minimaliste, et trop minimaliste. Là le veau est également bien cuit (ouf), mais le reste n'apporte aucun intérêt... Le jus de veau et le veau en lui même ne sont pas réellement accompagné, on apprécie à la limite le croquant du radis.

    Kei

    Kei

    Kei

     

    On finit par un dessert accompagné de deux petites assiettes.

    Le dessert principal est composé d'une gelée fraise framboise, fraises et framboises fraîches, sorbet de basilic, meringue à la fraise. C'est bon, c'est frais, c'est très esthétique. C'est un bon dessert, une sorte de promenade dans les bois dont le fil conducteur serait les fraises et les framboises. Pas trop sucré, et le sorbet de basilic apporte sa fraîcheur tant par sa température que par son goût.

    Pour ce qui est des deux petites assiettes, la 2e est composé de madeleines salées, accompagnée d'un caramel, pour finir une bille de thé.

    Trop de caramel tue le caramel, on avait du mal à finir, même si les madeleines étaient réussies, et la bille de thé explose dans la bouche, et on manque de boire la tasse ! Pas très agréable !

    La dernière assiette est composée de petites truffes, oubliables, et surtout difficile à manger.

     

     

    Au final, ce repas fut telle une montagne russe de plats plus ou moins réussis, voire inoubliable comme l'assiette de légumes. On apprécie les influences asiatiques et la réelle maîtrise du chef. Les plats sont aboutis, et on appréciera ou non certains choix. Mais vous vous dites aussi que l'on a goûté plus de 4 plats non ? Et bien, le serveur s'est trompé et nous a servi le menu a 68 euros... La douche froide au moment de l'addition ! Il est vrai que certains serveurs sont japonais et ne comprennent pas tout, et ils sont tellement respectueux qu'ils n'osent pas demander de répéter, dommage... On recommandera en tout cas ce restaurant pour tous ceux qui veulent goûter une cuisine actuelle, moderne, intelligente et sophistiquée, c'est une cuisine dans l'ère du temps.

    Note: 16/20 comme la note d'un bon élève, assidu et dans le vent. Mais pas encore excellent, car doit montrer ses preuves.


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  • Passage 53
    53, boulevard des panoramas
    Métro : Grands Boulevards (ligne 9)
    Prix: 60 € le midi, 110 € le soir

    La cuisine d'aujourd'hui c'est quoi ? Et bien c'est parfois une cuisine simplifiée, parfois une cuisine complexe. Cela peut être un mélange de saveur original, un dépouillement choquant, ou une technique révolutionnaire. Le chef, Shinichi Sato nous propose une cuisine dans le dépouillement, avec très peu de sauces, beaucoup de légèreté, à la Pascal Barbot. Pas étonnant, puisqu'on est ici chez un de ses disciples. La grande gastronomie actuelle se fait dans un cadre épuré, zen, sans chichi. A bas le décor de palace, le service cérémonieux, ce qui n'empêche pas le guide michelin d'attribuer doublement cet établissement d'une étoile.

    Passage 53

    On commence le repas sans choisir ce que l'on mange. C'est la joie (ou le malheur) d'un menu surprise. On félicite la prise de risque et la certitude d'avoir des produits d'une extrême fraîcheur.

     

    Passage 53

    Et là, on commence avec les choses sérieuses: composition autour de l'huître, mousse de haddock, pomme et caviar. Si comme moi, vous n'aimez pas les huîtres, vous allez tout de même trouver cela très bon. Le côté salé du haddock allège considérablement le goût iodé du mollusque. Si vous aimez les huîtres, vous trouverez cette entrée à tomber par terre... Exemple d'équilibre, de finesse et de maîtrise. Le caviar apporte une touche sympathique, mais est comme d'habitude dispensable. Il sert en quelque sorte de cerise sur le gâteau.

     

    Passage 53

    C'est LE plat phare du resto. L'assiette blanche: encornets et crème de choux-fleur. La composition est très esthétique, quasi-artistique. Malheureusement, l'encornet est un peu trop élastique. Sinon, la pureté et l'équilibre du plat aurait été parfait. C'est en tout cas une belle composition, dommage que la maîtrise ne soit pas à la hauteur sur ce plat

    (il manque une photo: celle du foie gras rôti  poché à la rhubarbe accompagné de fraises. Plat intéressant, mais les avis sont très tranchés ! Moi j'ai bien aimé l'acidité et le sucré des fraises pour aller avec le foie gras).

    Passage 53

    On a là une pintade, crème de citron, légumes et oignons fourrés au raifort.

    La volaille est savoureuse, juteuse, c'est comme il faut. L'association avec le citron est osée, pas déplaisante, mais elle peut diviser. Les légumes sont bien cuits et le raifort allègle le tout. Encore un belle maîtrise des saveurs.

    Passage 53

    Pièce de boeuf d'Hugo Desnoyer, le boucher star. Accompagnée d'une gousse d'ail en chemise, et de pommes de terre. On continue là dans le minimalisme. Mais la qualité de la viande fait la différence... Finalement l'esthétique cache un peu le manque de prise de risque. On sent que le chef a voulu mettre en valeur le produit. Mais pour être honnête, ce genre de plat se trouve dans un bon bistrot, sans la même esthétique, mais avec la même qualité. La viande est donc tendre, savoureuse, animale.

    Passage 53

    Pour être honnête, les desserts sont vraiment le point faible de l'établissement. La tarte au chocolat est trop lourde, les autres desserts (dont je me souvient à peine) étaient au mieux quelconques, au pire, trop acide, amer ou sucré. Tant pis.

    Au final, on a quand même à faire à du très haut niveau. Vous trouverez difficilement autant de personnalité, d'adresse et conviction dans une cuisine. Seuls certains grands chefs au sommet de leurs arts peuvent supplanter une telle table. Si vous voulez faire des folies, il serait plus judicieux de venir dans un endroit comme celui là qu'un palace comme le plaza athénée, qui sera 3 fois plus cher mais 3 fois moins innovant, même si la cuisine gastronomique classique est aussi très bonne. On a l'avantage ici de goûter à plusieurs plats, au moins 5 au déjeuner. On regrettera par contre vraiment les desserts, il faudra vraiment que le chef se creuse les méninges...

    17/20, car il s'agit déjà d'un chef confirmé avec son identité, ses classiques et son génie, 15/20 si vous aimez vraiment les desserts


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  • Hôtel Four Seasons Georges V
    31, avenue Georges V, métro Georges V (ligne 1) ou Alma-Marceau (ligne 9)
    A la carte: à partir de 200 €, menu déjeuner: 88 €

    Les nourritures de palace me posent problème. A chaque fois, on se dit qu'elle ne sera jamais originale, et oui, il faut bien satisfaire la clientèle internationale qui recherche cette gastronomie française de palace, et qui ne sont pas toujours prêts à payer des mille et des cents pour une cuisine d'inspiration orientale, par exemple... Eric Briffart est réputé pour casser cette image du palace classique qui n'évolue pas dans son style, notamment en s'inspirant de l'asie. Voyons ce que cela donne au déjeuner.

    Georges V

    On commence par des accras de morues. Pas trop gras, pas trop croustillants, bien assaisonnés, rien à dire, mais cela reste des accras.

    Georges V

    Les amuses-bouches sont prometteurs. A gauche, une composition autour des petits pois en gelée. Au centre, une crème de raifort. A droite une mousse de légumes et foie gras. La 1re manque un peu d'assaisonnement, la 2e est bien équilibrée, la 3e est parfaite, si ce n'est qu'on ne peut pas racler le fond de la verrine (qui contient le foie gras), en raison de la forme de la verrine... En tout cas, l'originalité promise est là.

    Georges V

    On entre dans le coeur du sujet: un risotto aux girolles et cèpes.

    Il est assaisonné avec une sauce légèrement acidulée, d'inspiration asiatique. Le riz est parfaitement cuit, les champignons entre le moelleux et le croquant, une entrée nikel, et un peu plus originale  que dans la plupart des palaces, encore que, l'originalité n'est pas sans bornes.

    Georges V

    Filet de cannette

    Et là, on revient au classicisme tant redouté des palaces. On a d'ailleurs par inadvertance demandé une cannette bien cuite, trop cuite bien sûr. Mais le samoussa sucré, et la gelée de fruits rouges ne contre-balancent pas ce manque d'inspiration, on en a même oublié un vrai accompagnement avec cette canette..

    Georges V

    En dessert, une pêche pochée, et glacée.

    Dessert très bon, et très esthétique. Le sucre n'est pas trop présent (on va finir par me dire que c'est la qualité que je recherche toujours dans un dessert...), ce qui est une bonne chose. On a à faire un bon dessert de palace, sophistiqué, mais pas forcément original.

    Georges V

    Chariot de mignardises

    Du jamais vu ! Tout un tas de chocolats, macarons, caramels d'excellente qualité, qui peuvent être consommés à volonté ! On salue la générosité et la gourmandise !

    Georges V

    Petit sac de caramels à emporter

    Ca fait toujours plaisir ! Et encore de la générosité !

    Au final, le Georges V reste un endroit magnifique, un des plus beaux palaces du monde, qui justifie à lui seul le prix du menu. Mais il ne faut pas s'attendre à quelque chose de très original, même si le chef cherche à mettre quelques touches asiatiques dans ses plats. On saluera l'humilité et la bienveillance du service, qui fait tout pour nous mettre à l'aise, et qui ne sont pas figés sur place par les lieux et la clientèle. Allez-y plus pour le cadre, le service, qu'une cuisine qui ne sera pas si unique que cela, même si on salue l'effort d'originalité.

    Note : 13/20 pour la nourriture, 16/20 pour le lieu, le service et l'histoire


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